Certains débats fondamentaux ont accompagné l’histoire de la psychothérapie. Ainsi, deux enjeux font toujours l’objet de débat : doit-on apprendre à gérer et vivre avec des mémoires émotionnelles acquises précocement, ou peut-on arriver à les modifier — doit-on viser l’extinction ou la défusion / acceptation des symptômes, plutôt qu’en détecter la fonction et intervenir sur les enjeux auxquels ils sont liés stratégiquement (ou défensivement) ? Une découverte récente en neurosciences, le processus de la reconsolidation de la mémoire, offre un nouveau paradigme ouvrant une porte à des réponses nouvelles et prometteuses à ces enjeux.
La mémoire émotionnelle, en apparence indélébile, connaît des périodes de réouverture potentielle lorsqu’elle est réactivée. En réalité, cette apparence de solidité inébranlable (vérité émotionnelle) est due au fait qu’elle est dans la majorité des cas reconsolidée dans un contexte apparenté. Par exemple, ma méfiance peut induire une attitude chez autrui qui reproduira le scénario attendu. Mais nous savons maintenant qu’il est possible de tirer profit de la réactivation de la mémoire émotionnelle pour la modifier : l’ingrédient essentiel en est une expérience incongruente à ce qu’anticipe cet apprentissage émotionnel.
Cette présentation vise à familiariser les participants avec la séquence de reconsolidation thérapeutique de la mémoire afin de mener des interventions profondes, brèves et efficaces. En comprenant cette séquence, ils pourront puiser dans leurs propres habiletés et outils cliniques et les appliquer d’une manière permettant de déraciner les apprentissages émotionnels (symptômes) à leur source neurologique et ainsi obtenir des résultats profonds et durables. ?